starblack

Une demie-cervelle, 10 doigts, et voilà le résultat... (conseil: fermez les yeux, ils vont saigner)

Mercredi 6 avril 2011 à 22:07

Now We Are Free
~B.O. de Gladiator~



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Oui, aujourd'hui il a fait un temps splendide (même dans ma région ça arrive les jours de beau temps, si si, je vous jure!). Aujourd'hui je me suis levée tôt grâce à ma cliente. Aujourd'hui j'ai rendu Panique tout flapi. Aujourd'hui c'est une magnifique journée. Aujourd'hui, j'ai envie de paresser.

C'est d'ailleurs ce que je fais, et j'en tire une satisfaction tout à fait conséquente.

Je me suis étendue sur les pavés, au soleil, en plein cagnard, mes toutous montant la garde (sans motivation aucune) à mes côtés (satanés chiens de salon!). Qu'existe-t-il de plus agréable (non, ne réfléchissez pas en fait)?

Le dos au frais sur les pavés, et tout le reste drapé dans une chaleur douce et rayonnante, les yeux fermés, le bruit satiné des battements d'ailes de corbacs quelques mètres au-dessus de moi, le chant mélodieux d'un merle dans l'arbre voisin, accompagné des fidèles mésanges du quartier. Et là... (non, c'est pas le drame) ce sentiment profond de liberté, de bonheur comme on voudrait y être sujet plus souvent. Plus rien n'a d'importance à cet instant, si ce ne sont les sensations corporelles exacerbées par l'arrêt total de mes pérégrinations mentales. [/Starblack en mode larvaire]

(Oui, il m'arrive parfois d'avoir des moments de louanges sur certains aspects de ma vie. Profitez, ces instants de faiblesse ne sont pas éternels.)

Kinesthésique oblige, mon cerveau se reconnecte, pour se replonger dans un souvenir difficile vécu dans une situation quasi identique. Impossible de profiter à nouveau, un malaise profond s'installe, j'ai besoin d'ouvrir les billes, donc de partir. [/Haïssable kinesthésie]

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C'est pourquoi j'ai dû faire appel à un treuil pour me remettre sur pieds, mon corps svelte et ondin étant d'une souplesse ultime, les pavés d'un confort à toute épreuve et l'aveuglement total.

Et puis, c'était pas tout ça, mais le boyau vide qui s'auto-digérait, les chiens qui comptaient les clous de la porte, les oiseaux qui criaient, le soleil qui tannait, Cookie Dingler qui chantant, l'emploi abusif de l'imparfait, ça ne pouvait plus durer.

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Voilà comment j'ai pu retrouver mon aigreur habituelle, qui devait se sentir totalement abandonnée l'espace de quelques minutes.

Acariâtrement vôtre,
Starblack


Dimanche 3 avril 2011 à 21:14

"J'ai l'air un peu con, mais l'uniforme y est pour beaucoup"
~Coluche~

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Hier, Dieu / l'infortune / le hasard / Hervé Villard [rayez les mentions inutiles] a fait en sorte que ma route heurte celle d'une potiche. Une vraie, un exemplaire comme on voudrait tous en trouver un et le mettre sous verre, histoire de pouvoir se flatter en se découvrant à chaque fois un peu plus contraire à ce diktat de la superficialité.


Je disais donc, hier, au boulot, jactant avec mes collègues sur un thème graveleux mais paillard à souhait, une voiture vint interrompre nos rires. Une femme en sort, nous dévoilant un magnifique portrait: le stéréotype pur. Détaillons la marchandise de haut en bas (commençons par le moins affriolant): un chemisier (jusque là, tout va), puis un short en jeans ras le berlingot, des bas résille et les éternelles bottes remontant jusqu'au genou. Dans ma ferveur sans limite, j'en informe mes collègues, principalement le seul masculin, de l'arrivée imminente d'une caille (bien évidemment, vu les circonstances et le thème précédent sa venue, vous imaginez bien que le mot employé fut "un brin" plus vulgaire). Mes collègues n'ont pas omis de me rappeler que la porte et les fenêtres étaient grandes ouvertes, le carrosse de madame proche de l'entrée et avec un peu de chance, la conductrice sourde comme un pot (ou pas, ayons courage de nos opinions). Oui, il y a des choses comme celle-là qui sont immuables dans ma vie.

La voici qui amène son cabot rase-motte, permettant ainsi à mon esprit sournois d'activer mes quelques neurones pour en sortir tout ce qui est en lien avec le stéréotype. S'apprêtant à entrer, le seul homme du coin s'est empressé de l'accueillir, dans un élan chevaleresque (quoi que certainement mû par une volonté de se secouer le bonhomme mentalement en reluquant toutes les zones visibles et moins visibles), tandis que nous autres sommes restées à donner nos points de vue respectifs sur la nouvelle venue. Après l'avoir prise en charge (uniquement au sens figuré, je vous vois venir...), commerce oblige, notre homme est revenu de son combat épique, le sourire jusqu'à la racine des cheveux.

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Malheureusement, bien que vaquant à des occupations indispensables mais néanmoins totalement inutiles, il a fallu pour une raison encore inexpliquée que je discute avec elle. Prenant mon courage à deux mains (et c'était loin d'être suffisant), un bref coup d'oeil m'a provoqué une remontée gastrique et m'a fait prendre conscience des détails qu'il m'était impossible de voir auparavant. Griffes de sorcière rouge flashy, maquillage à la truelle, coupe de cheveux limite trop tendance... J'ai pris sur moi et ai essayé d'oublier ces détails indicibles et cauchemardesques.

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Elle nous explique qu'elle veut un collier pour son lèchemenotte, mais attention! un rouge en cuir et non un noir parce que le noir-ça-fait-trop-masculin-et-qu'il-faut-surtout-pas-masculiniser-choupinette. Manque de chance pour elle, et pour nous (écouter ses élucubrations mondaines, j'en ai les oreilles qui saignent), la taille ne convenait pas en rouge. Refusant catégoriquement un simple bandana (bien trop rudimentaire à son goût, voyez-vous, nous ne sommes pas du même acabit), elle se tourne donc vers un collier présentant des petits diamants (mais pourquoi... comment.. qu'est-ce qui s'est passé dans la vie des concepteurs pour nous pondre cette chose? Non, sérieusement, y a dû y avoir un bouleversement légendaire, c'est pas possible..), et inutile de le préciser (mais on sait jamais): en rouge.

Autre détail tout à fait intéressant, la potiche, du fait de ses ergots étincelants, était totalement infirme. Il lui était impossible d'essayer le collier à sa cabotte. C'est donc nous, pauvres gens du bas peuple, qui avons eu l'immense honneur de faire les multiples essayages cervicaux. La pauvre créature appréciant grandement ces moments d'objectalisation, il nous a fallu la prendre dans les bras. Bien évidemment peu séchée (vous comprenez, l'homme de la maison ne s'était pas rendu disponible pour cela et les doigts fourchus empêchant la totale réalisation de la mise en pli), la bête a laissé son empreinte sur chacun de nous. Un magnifique plastron humide et poilu.


Après son départ, je n'ai pas pu m'empêcher de bêcher en douce sur cette reine du superficiel avec ma collègue. Résultat des courses: elle est coiffeuse. Ah, je comprends mieux certaines choses maintenant. [/Confirmation du stéréotype totally complete]


Dans ce cas, l'absolution n'est plus envisageable, ni pour elle, ni pour moi, les frontières du tolérable ont été franchies.

Une question subsiste: existe-t-il un adjectif relatif à l'intolérance aux potiches? l'Apotichisme?


Belliqueusement vôtre,
Starblack

 

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